Communiqué de la Coalition Fjord

Les demi-vérités de GNL/Gazoduq
Saguenay, le mercredi 4 décembre 2019 – L’entreprise américaine GNL/Gazoduq n’a rien amené de nouveau ce matin au Cercle de presse du Saguenay. Le même discours est répété, en excluant certains faits qui ne sont pas à l’avantage de l’industrie fossile.
À titre d’exemples, on ne peut ignorer que 71% gaz «naturel» fossile est extrait par fracturation, une technique non-conventionnelle extrêmement polluante.(1) La quantité de gaz extrait par fracturation augmenterait de manière importante dans les prochaines années, alors que le gaz conventionnel deviendrait une part négligeable de la production canadienne.(2)
Aussi, GNL/Gazoduq nous dit que le projet ne fera pas augmenter le nombre de puits à forer. Pourtant, un nouveau rapport de la Régie de l’énergie du Canada permet de constater que l’augmentation de la production de «gaz naturel» serait attribuable à la construction de nouveaux gazoducs et la construction de nouveaux terminaux méthaniers.(3)
GNL/Gazoduq omet aussi de dire que l’utilisation de notre hydroélectricité pour son usine de liquéfaction ne fait que déplacer la pollution ailleurs dans le monde. L’utilisation de notre hydroélectricité comme source d’énergie serait obtenue à rabais grâce à une subvention directe de Hydro-Québec. La subvention serait de l’ordre de 270 M$, due au tarif de 0,03 $/kWh pour les grandes entreprises. Ceci leur permettrait d’économiser des quantités énormes de leur gaz sale qui viendrait de l’Alberta et qui serait plutôt vendu pour exportation, représentant des revenus de 250 M$. On parle de 5TWh par année d’énergie propre (soit le ⅔ de la production du dernier barrage de la Romaine, ou l’équivalent de la consommation de l’ensemble du Saguenay-Lac-Saint-Jean sans les alumineries) qui se gaspilleraient pour le Québec pour un contrat de 25 ans.
On constate également à nouveau une contradiction maintes fois répétée par l’entreprise : d’un côté de la bouche GNL/Gazoduq affirme que ce sont les gens de la région qui doivent décider si le projet doit aller de l’avant, alors que de l’autre, les propriétaires de l’entreprise sont Américains. Quelle est la considération de l’entreprise des gens qui habitent le territoire de l’Abitibi et les terres ancestrales autochtones qui seraient traversées par un méga-pipeline long de plus de 780 km? Dans une toute autre logique, GNL/Gazoduq tente de trouver des arguments pour vanter son projet dans un contexte de crise climatique planétaire.