Propositions de la Coalition Fjord concernant le règlement 18-392

Lettre envoyée aux membres du conseil de la MRC du Fjord-du-Saguenay
Membres du conseil de la MRC du Fjord-du-Saguenay
3110, boulevard Martel
Saint-Honoré (Québec) G0V 1L0
reception@mrc-fjord.qc.ca
Objet : Propositions de la Coalition Fjord concernant le règlement 18-392
Bonjour aux maires et mairesses de la MRC du Fjord-du-Saguenay,
Le 12 février 2019, sera soumis pour adoption le règlement 18-392 en vue d’ajouter une affectation « industrialo-portuaire » au schéma d’aménagement pour accueillir un terminal maritime en rive nord du Saguenay.
La Coalition Fjord se questionne quant à ce changement d’affectation et désire vous proposer deux avenues pour répondre aux préoccupations soulevées par des citoyens lors de la consultation de la MRC du Fjord le 29 janvier 2019 :
1. Modifier l’article 9 en ajoutant les conditions suivantes à l’entrée en vigueur du règlement :
Que le règlement entre en vigueur seulement lorsque la MRC aura la confirmation que la mine Arianne Phosphate va démarrer sa production et aura besoin du port.
Que le règlement soit annulé si Arianne Phosphate ne démarre pas ses activités avant 2025 (le décret du Ministère de l’Environnement et lutte contre les changements climatiques pour la mine est valide pour 10 ans seulement).
Pourquoi ?
En effet, comme il n’y a pas d’autres projets miniers dans un rayon de 300 km pouvant utiliser un port en rive nord du Saguenay, il est important que le règlement soit lié à la réalisation du projet d’Arianne Phosphate. Pas de mine, pas de port.
Ensuite, d’autres avenues pour le transport du minerai sont possibles, comme le projet de voie ferrée entre Dolbeau et la Côte-Nord. Si cela se réalise, nous considérons inutile de faire un nouveau port.
Finalement, un analyste du Ministère de l’Environnement du Québec a mis en doute la justification économique de la mine d’Arianne Phosphate, dont la rentabilité n’est pas envisageable dans un avenir prévisible.
2. Ne pas modifier le schéma (voter contre l’adoption du règlement)
Bien que la MRC a expliqué lors de la consultation qu’elle souhaitait que le schéma d’aménagement représente la réalité des usages actuels du territoire, elle n’est pas obligée de le modifier tout de suite, alors que le projet minier d’Arianne Phosphate n’a pas de date de prévue d’entrée en fonction.
Références
En effet, dans son rapport d’évaluation environnementale, l’Agence canadienne de l’évaluation environnementale (ACEE) affirme que « L’affectation actuelle du territoire au site du projet est récréative selon le schéma d’aménagement de la MRC du Fjord-du-Saguenay. Pour permettre l’aménagement des installations industrielles, une modification légale au zonage régional devra donc être initiée et entérinée par la MRC ». Selon cet extrait, la MRC a le dernier mot pour décider de modifier son schéma. Elle a le droit de décider de ne pas le faire tout de suite.
De plus, le terrain visé par la zone « industrialo-portuaire » est privé et n’appartient donc pas au fédéral. Le fédéral ne peut donc pas obliger la MRC à modifier son schéma d’aménagement. D’autant plus que dans sa liste des 70 conditions pour la réalisation du projet, la ministre McKenna n’oblige pas la MRC à modifier son schéma d’aménagement.
Le schéma d’aménagement doit respecter les orientations gouvernementales. Nous croyons que d’ajouter une zone industrialo-portuaire est contraire à plusieurs orientations :
– La conservation de la diversité biologique
– L’accessibilité aux territoires fauniques et aux espaces récréatifs
– La mise en valeur du territoire à des fins touristiques
Bien que dévalorisé par les travailleurs de la construction lors de la consultation publique, le secteur récréotouristique est très important dans notre région et le Fjord y est un élément central.
Le tourisme d’aventure et l’écotourisme du Saguenay–Lac-Saint-Jean sont d’ailleurs reconnus comme un « créneau d’excellence » par le Ministère de l’Économie et de l’Innovation. Un nouveau port industriel sur la rivière Saguenay pourrait affecter, voir mettre en péril ce secteur économique (ex. : Navette maritime sur le Fjord-du-Saguenay, bateaux de croisières, Cap au Leste, Cap Jaseux, pêche blanche à Sainte-Rose-du-Nord, etc.). Notre région pourrait être une nouvelle « grappe touristique » dans la stratégie du Canada de doubler le nombre de touristes étrangers d’ici 2030.
En conclusion, nous espérons que vous prendrez en considération nos recommandations. Nous demeurons disponibles pour plus d’information.
Anne Gilbert-Thévard
Adrien Guibert-Barthez
Co-porte-paroles de la Coalition Fjord
comm.fjord@gmail.com
CC :
Gérald Savard, préfet et maire de la municipalité de Bégin
Rémi Gagné, préfet suppléant et maire de la municipalité de Rivière-Éternité
Réjean Bédard, maire de la municipalité de Larouche
Philôme La France, maire de la municipalité de Petit-Saguenay
Pierre Deslauriers, maire de la municipalité de Saint-Félix-d’Otis
Monique Gagnon, mairesse de la municipalité de Saint-Ambroise
Lucien Martel, maire de la municipalité de L’Anse-Saint-Jean
Catherine Morissette, mairesse de la municipalité de Saint-David-de-Falardeau
Bernard St-Gelais, maire de la municipalité de Saint-Charles-de-Bourget
Gilbert Simard, maire de la municipalité de Saint-Fulgence
Hervé Simard, maire de la municipalité de Ferland-et-Boilleau
Laurent Thibeault, maire de la municipalité de Sainte-Rose-du-Nord
Bruno Tremblay, maire de la ville de Saint-Honoré