Mouvement Action Chômage (MAC) Lac-Saint-Jean et L.A.S.T.U.S.E. du Saguenay

Améliorer notre sort, c’est vital. Une réforme de l’assurance-chômage s’impose

Chicoutimi – 7 décembre 2020 – Devant l’incapacité du gouvernement à passer des paroles à l’action, le Mouvement Action Chômage (MAC) Lac-Saint-Jean et L.A.S.T.U.S.E. du Saguenay organisent aujourd’hui un point de presse afin d’exiger des mesures concrètes pour réformer de manière permanente le régime d’assurance-chômage.

Pour l’occasion, Mme Manon Tremblay présidente du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay – Lac-Saint-Jean – CSN et M. Marc Maltais conseiller régional de la FTQ joindront leurs voix à celles des groupes de défenses des droits des chômeuses et chômeurs de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean afin de lancer un message clair au gouvernement Se doter d’un régime d’assurance-chômage juste et universel, c’est améliorer le sort de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs.

Plusieurs autres rassemblements sont à prévoir cette semaine aux quatre coins du Québec afin de souligner la campagne Améliorer notre sort, c’est vital. Une réforme du régime d’assurance-chômage s’impose !, menée par le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE).

« Nous militons tous ensemble depuis plus de 20 ans afin d’améliorer l’accessibilité au régime d’assurance-chômage et pour faire valoir, auprès des différents gouvernements fédéraux, la nécessité d’apporter des modifications majeures — et surtout permanentes — au régime d’assurance-chômage » rappelle France Simard du Mouvement Action Chômage Lac-Saint-Jean.

Depuis 1996, on constate une réalité pour le moins troublante : le taux de couverture au régime d’assurance-emploi qui était à 84 % en 1989 est maintenant à 36 %. Environ 6 chômeurs et chômeuses sur 10 n’ont pas accès à des prestations du régime auquel ils et elles ont contribué.

Pourtant, ce n’est pas par manque d’argent ! Puisqu’à partir des données gouvernementales, il est évident pour quiconque de constater que la caisse de l’assurance emploi fait des surplus de 2 à 4 milliards de dollars annuellement. « Pire encore en 2008, la Cour suprême avait ordonné au gouvernement fédéral de remettre les surplus de 2002, 2003 et 2005 acquis illégalement. JAMAIS ils n’ont remis l’argent, ils ont manigancé dans la loi sur l’application du budget de 2009 une façon de garder ces sommes. On parle de près de 50 milliards à ce moment. Et rappelons que depuis 1990, le Gouvernement canadien ne contribue plus à la caisse » lance Sylvain Bergeron coordonnateur de L.A.S.T.U.S.E. du Saguenay.

Depuis longtemps, le redécoupage des régions économiques de l’assurance emploi, établi par Statistiques Canada, ne correspond pas à la réalité terrain. Il entraine des disparités incroyables entre les régions en ce qui a trait au nombre d’heures pour se qualifier. Prenons l’exemple de 2 personnes qui travaillent pour une même entreprise : Paul habite à Larouche et Marie à Saint-Bruno; l’entreprise ferme temporairement ses portes; Marie reçoit des prestations d’assurance-emploi, mais Paul non. Que s’est -il passé? En fait, même si les deux travailleurs ont le même nombre d’heures de travail sur leur relevé d’emploi, ils n’ont pas le même barème d’heures nécessaires pour se qualifier. C’est aberrant de constater qu’à l’intérieur d’une même région, une personne se qualifie dans la région administrative du Bas-St-Laurent-Côte-Nord, par exemple à Saint-Bruno et l’autre se qualifie dans la région administrative de Chicoutimi-Jonquière, par exemple à Larouche. Ainsi, Marie avait besoin de 560 heures pour se qualifier et Paul 595 heures.

Nous tenons à rappeler que le Canada est l’un des seuls pays de l’OCDE à avoir été obligé de mettre en place des programmes complètement distincts, à savoir la PCU et la PCRE, pour venir en aide aux chômeuses et chômeurs de la Covid-19. Ces programmes demeurent néanmoins temporaires et ne suffiront pas à mettre fin aux diverses injustices du régime d’assurance-chômage.

En conclusion, nous ne pouvons plus nous contenter des bonnes intentions du gouvernement ni des mesures à la pièce, destinées à disparaître à l’automne prochain. Nous exigeons une réforme du régime pour l’adapter à la réalité du 21e siècle. Un régime universel avec un allègement des critères qui respectera le caractère hautement social de la loi, qui s’appliquera avec générosité afin d’atteindre son but, son objet et dans l’optique de soutenir la personne qui se retrouve sans emploi.

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