Le flou entourant l’appui de Dominique Anglade aux « grands projets »
Texte soumis par Monsieur Clément Fontaine de Chicoutimi
Au lendemain de la rencontre-discussion sur la relance économique organisée le 5 mai par la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le-Fjord, Le Quotidien de Chicoutimi a publié un compte-rendu dont le titre peut porter à confusion : « Dominique Anglade appuie les grands projets en vue de la relance économique. »
Mme Anglade, députée libérale et candidate à la chefferie, participait à cette visioconférence en compagnie de deux collègues, l’ancien ministre des finances Carlos Laetao et le Monsef Derraji, porte-parole en matière de PME et d’innovation.
En novembre dernier, Dominique Anglade avait souscrit à la proposition de la Commission-jeunesse du PLQ visant à faire de la protection de l’environnement une priorité. Son engagement ferme a été réitéré à plusieurs reprises. Cela marquait un changement notable par rapport à position traditionnelle du parti libéral sur cet enjeu.
Pour les lecteurs qui comme moi n’ont pas assisté à cette conférence, la lecture de l’article du Quotidien ne dissipe pas l’ambiguïté du titre. On y apprend qu’en réponse à une demande de la directrice de la Chambre de commerce, Sandra Rossignol, concernant l’obtention éventuelle d’une aide pour la réalisation de grands projets dans la région, la candidate à la chefferie libérale a répondu par l’affirmative. Cependant, aucune précision n’a été apportée sur la nature des dits projets. Ceux de Métaux BlackRock, Arianne Phosphate et GNL Québec – dont le processus d’approbation est présentement en suspens – n’ont pas été mentionnés.
Au Saguenay-Lac-St-Jean, les projets de construction de nouvelles infrastructures urbaines comme l’amphithéâtre au centre-ville de Chicoutimi et le centre multisport de Jonquière, qui nécessitent des subventions gouvernementales, sont aussi souvent qualifiés de « grands projets ». Cela joute encore à la confusion.
Les échanges au cours de la conférence ont porté principalement sur la nécessité de développer l’économie locale et les commerces de proximité, d’accroître les exportations de l’aluminium et du bois-d’œuvre, ainsi que la nécessité d’acquérir une plus grande autonomie dans les secteurs de l’alimentation et de la fabrication du matériel médical, en prévision de la répétition d’une pandémie ou de tout autre catastrophe.
L’article fait état de la satisfaction exprimée au cours des échanges par la directrice des relations publiques, Stéphanie Fortin, mais « l’appui » en question ne fait pas référence à un approbation de la délégation libérale à l’égard du projet Énergie Saguenay. Mme Fortin a simplement profité de l’occasion pour placer son produit.
Ces précisions m’ont aimablement été fournies par la journaliste du Quotidien, Myriam Gauthier. Tout en reconnaissant l’ambiguïté du titre de son article, elle affirme avoir fait de son mieux pour résumer les échanges. Selon elle, il ne lui appartenait pas de clarifier ce qui semblait avoir été laissé volontairement flou par les intervenants eux-mêmes.
Il faudra donc attendre pour savoir à quelle enseigne loge vraiment Dominique Anglade face à la crise climatique. Aux dernières nouvelles elle affirmait, tout comme l’autre candidat à la chefferie du PLQ, Alexandre Cusson, vouloir attendre les conclusions du BAPE avant de se prononcer sur le projet de GNL Québec. Le hic est que le mandat de cet organisme est censé se limiter aux seuls impacts environnementaux de l’usine de liquéfaction de La Baie et non à l’ensemble du projet Énergie Saguenay.
Clément Fontaine
Chicoutimi
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