Communiqué de presse / Coalition Fjord

Réaction à l’appel lancé par le ministre de l’Économie du Québec à son homologue ontarien pour investir dans le projet de pipeline de gaz de GNL Québec

Amos, Montréal et Saguenay, le 9 juillet 2019 – Le ministre de l’Économie du Québec Pierre Fitzgibbon, en visite en Ontario la semaine passée, a lancé une invitation au gouvernement de la province voisine à investir dans le projet de pipeline de gaz de la compagnie GNL Québec. Cette annonce en page 29 du Journal de Québec entérine non seulement la volonté de notre gouvernement de soutenir l’industrie du gaz naturel liquéfié – une énergie fossile sale issue de la fracturation hydraulique -, mais aussi et surtout de contribuer financièrement à son développement.

Un non-sens au vu des priorités environnementales

Ce positionnement marque encore une fois la primauté de l’économie sur l’environnement. Dans un contexte de crise climatique, il n’est plus envisageable de défendre un projet qui fera augmenter le taux d’émissions de gaz à effet de serre du Québec et qui menace la santé publique au nom de prétendues retombées économiques. L’heure est au désinvestissement des énergies fossiles, gaz naturel inclus.

« L’Abitibi est plus qu’épuisée d’être l’oie gavée aux prétendus projets de “développement durable” du gouvernement. Quand, au nom du développement durable, notre gouvernement va-t-il se lever pour couper court à l’aveuglement volontaire et irresponsable du ministère de l’Économie dans la gestion responsable de nos ressources naturelles? » , réagit Rodrigue Turgeon, cofondateur du collectif abitibien Gazoduq, parlons-en.

« Les retombées d’un tel projet ne se calculent pas seulement en termes économiques. Les conséquences se mesurent aussi et surtout en nombre d’écosystèmes détruits et de vies menacées par la pollution provoquée par les émissions de gaz à effet de serre et par les procédés de fracturation hydraulique. Il serait temps de considérer les menaces à la santé publique et de les placer en haut de l’échelle des priorités » , insiste Léa Ilardo, co-porte-parole de La planète s’invite à l’Université.

Les processus de consultation et les études d’impact balayés d’un revers de main

Alors que les audiences du BAPE ne sont même pas commencées et que l’étude d’impact d’Énergie Saguenay a été jugée non recevable par plusieurs ministères et départements, le ministre de l’Économie vient fausser le processus démocratique. Les populations, incluant les membres des différentes Premières Nations, doivent être absolument consultées avant que le gouvernement donne son accord ou non ! « En agissant de la sorte, le gouvernement nous confirme que ces processus là ne valent rien et que les positions sont prises d’avance. On nous fait croire que ces processus sont participatifs et visent à consulter la population alors que les décisions sont prises derrière des portes closes. » explique Adrien Guibert-Barthez, co-porte-parole de la Coalition Fjord.

Cette nouvelle intervient deux jours après un rassemblement réunissant quelque 200 personnes venues de différentes régions du Québec, dont des membres de la Première Nation Abitibiwinnik, pour une descente du fleuve Harricana à Amos, en signe d’opposition au projet de gazoduc.

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